Odeurs nauseabondes à Herstal

Odeurs nauseabondes à Herstal

14 juin 2018

Odeurs nauséabondes à Herstal

16 jours pour s’occuper de la santé des gens, pourquoi ?

Le PTB a pris connaissance des odeurs nauséabondes dans les quartiers de la Cité Wauters et de Milmort. Il s’est rendu sur place et dénonce la manière dont ce problème de santé publique a été pris en charge par les autorités compétentes. Il avance des questions auxquelles il souhaite des réponses claires.

Le manque d'intérêt des autorités communales

Nadia Moscufo, conseillère communale PTB, dénonce le manque d'intérêt des autorités communales : « Ce mercredi 13 juin, nous sommes allés sur le terrain, à la rencontre des habitants, pour nous rendre compte de la situation. C’est avec stupéfaction que nous avons appris que les premières odeurs avaient été ressenties le 25 mai! »

Pensant à une fuite de gaz, les riverains avaient appelé les pompiers qui avaient constaté que la mauvaise odeur provenait des égouts. Les pompiers avaient alors injecté de l’eau dans les égouts, ce qui avait eu pour effet d’atténuer l’odeur, mais les maisons en étaient restées imprégnées. Il a été conseillé aux riverains de faire couler de l’eau et de bien aérer. Inquiète, une habitante a contacté différents interlocuteurs de la ville, dont le bourgmestre, le 28 mai. Elle a également porté plainte pour nuisances olfactives au service d’environnement de Herstal et à la Région wallonne. Quand elle se rend à la ville, elle est très en colère face au peu de considération qu’elle reçoit de la part des autorités. Les jours passent, les odeurs s’atténuent parfois, mais reviennent de plus belle.

Plusieurs habitants ont contacté les services de la Région wallonne. « SOS pollution » s'est rendu sur place et a minimisé un peu l'affaire. Le lendemain, l’odeur était de nouveau bien présente et les habitants ont « obligé » l’agent à revenir et à « descendre sentir l’odeur dans une des caves ». Nous sommes le week-end des 9 et 10 juin. L’agent reconnaît l’odeur et fait appel à un collègue pour que des prélèvements soient effectués.

Ce n’est que le 11 juin que sera effectué le premier prélèvement de l’air, ainsi que des prélèvements dans les égouts. On apprendra par la suite, après plusieurs coups de téléphone, que ce prélèvement démontre une présence de produits toxiques, tels que : acétone, peinture et goudron. La ville aurait même décidé de fermer la bibliothèque du quartier à cause des odeurs et de l’incapacité d’aérer correctement les pièces.

Les habitants du quartier ont reçu un courrier de la ville ce 12 juin, avec quelques conseils (bien aérer), mais aussi pour rassurer sur le fait que la ville prenait ça en charge. On y qualifie la source de « rejet illicite ».

Le PTB se pose plusieurs questions

Julien Liradelfo, conseiller communal PTB : « Pourquoi avoir attendu le 9 juin pour faire les premiers prélèvements ? Pourquoi avoir ignoré l’alerte faite par les habitants ? Pourquoi la ville n’a-t-elle pas eu de contact direct avec les habitants et pourquoi n'a-t-elle envoyé personne sur place ? Et pourquoi vouloir minimiser les choses ? »

Nadia Moscufo a rencontré des habitants inquiets pour leur santé, elle raconte: « Lors des "moments d’odeurs" les plus importants, et encore maintenant, ils se plaignent de divers symptômes. On notera des maux de têtes, nausées, irritations des yeux, de la gorge et du nez... Il y a même eu un saignement de nez, l’impression d’être saoul, des vomissements. A quoi s’ajoute également la crainte qu’en fin de semaine, les odeurs ne réapparaissent plus fortes. Lors des dégagements d’odeurs les plus importants, la nuit, il est difficile pour les habitants de rester dans le quartier. Mais seuls quelques-uns ont la possibilité d’aller dormir ailleurs, la plupart n’a pas d’endroit pour se réfugier. Il y a même eu une famille qui a du partir avec les enfants pour aller « faire un tour » en voiture.

La ville devait prendre cela au sérieux et plutôt que de donner des petits conseils d’aération, organiser une visite médicale gratuite pour tous les riverains. Comment peut-on d’un côté dire qu’il n’y a pas de danger et de l’autre, conseiller, si les odeurs reviennent, d’aller dormir ailleurs ? La ville est responsable de la santé et de la sécurité de ses habitants, elle doit proposer un endroit pour mettre les gens en sécurité jusqu’à ce que toute la lumière soit faite sur les causes de ces odeurs et que tous les risques pour la santé soient exclus. Pour nous, c’est clair, le ville n’a pas rempli son devoir envers les citoyens ».

Lors la visite du quartier, nous avons également pu constater que les odeurs sont les plus concentrées là où se situe l’arrêt de bus du 7, juste en face de l’agence immobilière DEMIR. Il y a eu différentes hypothèses émises sur la source. On a entendu parler de HTC, aux Haut-Sarts, qui aurait reçu la visite d’inspecteurs, mais sans résultats selon les infos reçues. Ou encore de l’entreprise DEVEUX, qui aurait reçu la visite des pompiers, mais on en sait pas plus. Certains parlent d’une société de chimie qui était située rue des Steppes et qui se trouve maintenant sur les Hauts-Sarts. Ou d’autres pistes encore...

Les dernières infos sur l'enquête

Julien Liradelfo : « L'enquête serait en cours, d'accord, mais nous réclamons depuis 2015, et suite à l’incendie Browning, que la ville ait un cadastre des sites pollués. On ne comprend toujours pas aujourd’hui pourquoi la majorité a toujours refusé notre proposition. D’autres questions sont à mettre sur la table : qui est responsable des permis d’exploitation des entreprises sur les Haut-Sarts ? Jusqu’à présent, on se renvoie la balle de la ville à la région. Dans une des villes les plus polluée de Wallonie, une ville qui compte sur son territoire l’incinérateur de déchet UVELIA, et un des zoning industriel les plus grand de la région, il est inacceptable que les autorités communales ne se penchent pas plus sur la question de la santé de ses habitants ».

Le PTB entend soutenir toutes les démarches qui sont et seront entreprises par les habitants.

Nadia Moscufo : « Les habitants ont bien raison de s’organiser. Ils ont d’ailleurs lancé une pétition, la solidarité s’organise. De notre côté, nous les soutenons et les aiderons dans leurs démarches. Nous interpelons le collège communal pour qu’il réponde à nos questions! ».