Une ville où chacun est bien logé

Une ville est un endroit où les gens vivent et cohabitent. Le logement devrait être un pilier fondamental de toute politique urbaine. Mais ce n’est pas le cas. Le logement connaît une crise dans tout le pays et Herstal n’échappe pas à cette crise. Les autorités communales ne prennent pas les mesures à la hauteur de la situation. Elles pratiquent la politique de l’autruche, délaissent le logement social et public et sont surtout soucieuses des marges bénéficiaires des promoteurs immobiliers. Le projet immobilier des Monts dans lequel la Ville a déroulé le tapis rouge aux promoteurs les laissant détruire le dernier poumon vert pour construire du logement de standing est le symbole de cette politique. Il devient de plus en plus compliqué pour de nombreux jeunes qui se lancent dans la vie et pour de nombreux ménages de trouver un logement accessible et de qualité. En effet, investir dans une bonne habitation coûte très cher à l’ achat et le prix des locations explosent. Tout ne peut pas être résolu au niveau communal mais ce niveau de pouvoir peut avoir de l’influence sur les logements publics et sociaux, sur la qualité et le prix des logements à louer et sur l’aide à la rénovation.Nous voulons que la ville change radicalement de cap, qu’elle prenne elle-même les rênes du marché immobilier sur son territoire pour permettre à toutes ces personnes d'accéder à un logement décent.Avec un plan ambitieux pour un habitat durable, de qualité et financièrement accessible. Une ville qui prend des mesures énergiques pour lutter contre les logements vides et les marchands de sommeil. Une ville qui prend à bras le corps le “mal-logement”, les problèmes d’humidité et leurs retombées sur la santé des habitant·e·s. Une ville qui répond aux besoins des Herstalien·ne·s en logements sociaux et régule le marché locatif. Le manque de logements et leurs prix élevés sont une des causes de pauvreté. Après les élections de 2018, la majorité PS-H s’est engagée à augmenter de 200 nouvelles unités le parc de logement en 6 ans. Une offre déjà insuffisante pour répondre aux 500 demandes de l’année 2017. Entre-temps, le nombre de nouveaux logements publics n’atteint pas les 200 promis, et les demandes n'ont cessé d’augmenter. On compte aujourd’hui pas moins de 800 demandes de logement en souffrance. On ne peut que constater que le nombre de logements public à stagné quand on compare la part des ménages herstaliens vivant dans un logement public : En 2012 ce pourcentage était de 10,4%, et ne s'élevait qu’à 10,04% en 2022. Or, un parc de logements publics fort est la clé pour répondre aux besoins. La construction massive de logements publics, en plus de répondre aux demandes, a un impact sur le marché locatif privé et sur les prix de l’immobilier en général. C’est ce que démontre l’exemple de Vienne où la Ville a repris le contrôle sur le logement et a encadré les loyers. La ville gère 220 000 logements et subventionne 200 000 autres. La majorité PS-H déroule le tapis rouge aux promoteurs privés qui construisent des logements de standing qui répondent à la “gentrification”, mais pas à la demande croissante de logements accessibles financièrement à une partie de la population.En plus de la construction de logements publics, il existe d'autres moyens pour augmenter le parc immobilier comme celui d’une charte qui oblige les promoteurs à consacrer un pourcentage de leurs projets au logement public. A Herstal, une charte qui demande 10% de logement publics dans les projets privés est déjà disponible mais n’est pas contraignante et dans les faits pas appliquée. Nous voulons aller au-delà de ces 10%, et surtout rendre cette charte contraignante. Il est également possible de mettre en place des contraintes urbanistiques pour tout grand projet privé. Des logements à prix abordables devraient constituer un «masterplan» pour toute la ville. Pour cela, nous avons besoin d’un plan ambitieux.

Ce que nous voulons

Un. Une politique ambitieuse et moderne du logement social et public

Pouvoir se loger est un droit fondamental universel. Les pouvoirs publics ont le devoir de garantir ce droit. Il y a pénurie sur le marché du logement et cette pénurie fait fortement grimper les prix. D’urgence, il faut qu’il y ait plus d’habitations, d’unités de logement qui permettront aux jeunes ménages de travailleurs de se loger et se lancer dans la vie, des logements pour les personnes âgées également, qui ont d’autres besoins sur ce plan, mais aussi pour tous ceux qui, économiquement, se retrouvent sur la touche et ne peuvent trouver de logements convenables à des prix abordables. A Herstal, la demande est grande, mais le nombre de logements publics n’a fait que stagner, pire il a diminué : En 2012, la Ville comptait 1852 logements publics. En 2022, ce chiffre à baissé pour atteindre 1725. En 10 ans c’est donc pas moins de 127 logements publics qui ont disparus. 
Aujourd’hui, il faut un plan ambitieux pour résoudre cette crise du logement. La relance de construction de logements publics doit être une priorité. Nous voulons aussi imposer un  minimum d’un tiers de logements sociaux et un tiers de logements à loyer abordable dans les projets privés de nouvelles constructions et dans les projets dans lesquels la ville est partenaire. Dans les projets de nouvelles constructions dans lesquels la ville est partenaire, nous imposerons un  minimum d’un tiers de logements sociaux. Nous voulons également geler les prix locatifs des logements sociaux et plafonner les coûts communautaires (les  charges locatives) à, au plus, 10 % du prix du loyer. 

Deux. Pas de nouvelles constructions sur des espaces verts

Nous interdirons toute construction sur des espaces verts. Nous ferons des demandes de modification de plans de secteur pour garantir la préservation de ces espaces. Nous orienterons tout nouveau projet de construction vers des espaces déjà urbanisés. En attendant la modification des plans de secteur, nous instaurerons un moratoire sur les constructions sur des espaces verts qui se situent en zones à construire.

Trois. Lutte contre les habitations inoccupées

Par des contrôles plus fréquents, nous combattrons l’inoccupation commerciale et les logements vides. Nous actualiserons aussi l’inventaire des bâtiments inoccupés ou délabrés pour couvrir l’ensemble du territoire de la Ville. Nous augmenterons le montant de la taxe sur les bâtiments inoccupés ou délabrés. Quant aux logements restés vides pendant plus de trois ans, nous ferons appliquer la «  réquisition  douce » et les remettrons aux mains de l’agence immobilière sociale de la Ville. Un soutien sera organisé  pour les propriétaires modestes qui rencontrent des difficultés par l’octroi de prêts à 0 % pour la rénovation (système du tiers-payant).